Résumé

Les Proud Boys (qu’on peut traduire par Gars Fiers) est formé en 2016 par un co-fondateur du magazine Vice Gavin McInnis. Alors que McInnis aime décrire les Proud Boys comme un club d’hommes qui boivent ensemble, c’est plutôt une organisation virulente raciste, sexiste, transphobe, antisémite, islamophobe et anti-immigration de la droite alternative. Les membres du groupe, incluant McInnis, ont été impliqués dans une série de confrontations violentes avec des antifascistes durant les quatre premiers mois de 2017. En avril 2017, ils ont institutionnalisé leur violence en formant une unité paramilitaire nommée Fraternal Order of the Alt Knights, sous le commandement d’une célèbre brute de la droite alternative, Kyle “Based Stickman” Chapman. Le premier juillet 2017, les Proud Boys ont perturbé une manifestation cérémoniale autochtone à Halifax.

Histoire

Il est habituel que les groupes d’extrême-droite s’organisent autour d’un chef charismatique et ça ne peut pas être plus vrai dans le cas des Proud Boys et de Gavin McInnis, c’est pourquoi nous allons d’abord parler de McInnis. Ce dernier est né en Angleterre et a grandit à Ottawa. On le retrouve ensuite comme hipster de la rue Saint-Laurent à Montréal, dans les années 90. Si vous l’aviez rencontré à cette époque, il ne vous aurait pas parlé de fermer les frontières ou de la nécessité de sauver la masculinité; au contraire, ce Gavin McInnis aurait probablement défendu une cause de gauche ou vous aurait dit être « féministe ».

C’est dans ce contexte que McInnis et deux autres Montréalais, Shane Smith et Saroosh Alvi, ont fondé The Voice of Montreal en 1994, qui adoptera le nom Vice en 1996. Les premiers signes de la direction que prendra McInnis sont déjà là. Dès le début, Vice avait une esthétique d’ado dysfonctionnel, avec un mélange de femmes nues, d’histoires « scabreuses » à propos d’abus de drogue et de sexe, vantant les vedettes de rock alternatif, dénigrant les vies pathétiques des personnes pas aussi cool que l’auteur et beaucoup beaucoup d’images cool, mais un peu dérangeantes : bref, un pot pourri de journalisme pipi caca. C’est presqu’aussitôt après son départ de Vice en 2008 que McInnis a commencé sérieusement à s’afficher publiquement à droite. Pendant les années qui ont suivi, il a travaillé pour plusieurs médias d’extrême-droite. Il a eu sa propre émission Gavin McInnis Show sur Compound Radio, il a aussi écrit pour des magazines en ligne et des sites web d’extrême-droite, dont Taki’s Magazine, TruthRevoltDeath and Taxes, The FederalistAmerican Renaissance  et VDARE.

En dépit de ses liens serrés avec des organisations et des individus d’extrême-droite, il y a encore des gens qui veulent croire que McInnis joue l’humoriste irrévérencieux, et c’est précisement la carte qu’il joue quand il en a besoin. Mais de toute façon, la meilleure manière de discréditer McInnis, c’est de le laisser parler. En 2002, alors qu’il vivait dans le quartier de Williamsburg à New York, un journaliste du New York Press lui a demandé ce qu’il pensait de ses nouveaux voisins dans ce quartier qui devenait de plus en plus yuppie. McInnis a répondu : « Au moins ce ne sont pas des nègres ou des Portoricains. Au moins ils sont blancs. » Quel farceur ! Voici quelques autres perles de sagesse de Gavin McInnis. En 2003, bien avant que le mouvement actuel contre l’immigration et les réfugiéEs ait pris de l’ampleur, McInnis a dit : « J’aime être blanc et on doit en être fier. Je ne veux pas que notre culture soit diluée. Nous devons fermer les frontières maintenant et laissez tout le monde assimiler le mode de vie occidental, blanc et anglophone. » En 2013, se vantant de ses exploits sexuels, McInnis a écrit : « J’ai appris qu’elles veulent carrément être abusées. Quand j’ai arrêté d’être gentil et que j’ai commencé à abuser des femmes avec qui je couchais, le nombre de femmes qui voulaient coucher avec moi a grimpé. » En 2014, il a décrit les personnes trangenres comme des « gays malades mentaux qui ont besoin d’aide », ce qui apparamment n’inclut pas « d’être mutilé par des médecins », et comme des « nègres du genre ». En décembre 2015, McInnis a envoyé un Tweet à propos de la violence conjugale affirmant : « Tous les gars que j’ai connus qui ont été impliqués dans des cas de violence conjugale, c’était à cause d’une plotte qui essayait de ruiner leur vie. » En 2016, il a traité l’actrice Jada Pinkett Smith de singe et il a traité Susan Rice, qui était à cette époque conseillère à la sécurité nationale américaine, de « dindu nuffin. » Évidemment, ces deux femmes sont noires. Toutes ces citations constituent seulement la pointe de l’iceberg de jusqu’où McInnis peut pousser les frontières de la haine.

Mais ça ne veut pas dire que McInnis n’a jamais eu de moment d’introspection et de franchise. En 2017, il a dit : « Je ne suis pas un fan de l’Islam. Je pense que c’est juste de dire que je suis islamophobe. » Et enffet, il le prouve en ajoutant : « Les Palestiniens sont stupides. Les Musulmans sont stupides. Et la seule chose qu’ils respectent vraiment c’est la violence et être des durs à cuire » et « Pourquoi ne reprenons nous pas Bethléem ? Pourquoi ne reprenons nous pas le nord de l’Irak ? Pourquoi ne menons nous pas nos propres croisades ? C’était ça les croisades. Ils ne se battaient pas contre les Musulmans pour rien, ils répondaient à la tyranie des Musulmans. Nous nous défendions enfin. »

Nous aurions pu penser que le fait que McInnis participe régulièrement à l’émission d’Ezra Levant sur Rebel Media et qu’il se décrive lui-même comme sioniste voudrait dire qu’il nous épargnerait au moins l’antisémitisme qui accompagne habituellement sa façon de penser, mais cela serait une erreur. Dans ce qui est certainement un exemple spectaculaire de ses délires les plus plus haineux, en 2017, après avoir visité Israël, McInnis a intitulé une diatribe de 45 minutes sur Rebel Media « Dix choses que je déteste sur les Juifs. » (Le titre a plus tard été changé pour « Dix choses que je déteste sur Israël », mais le chat était déjà sorti du sac.) Il a accusés les Juifs et Juives d’avoir « une peur geignarde et paranoïque des nazis, » ce qui fait du sens si vous écoutez ses ruminations négationistes sur le Musée Yad Vashem sur l’Holocauste : « Je sentais que je devais défendre les nazis les plus extrémistes juste parce que tout ce lavage de cerveau me rendais malade et j’ai eu envie de partir » et « Ils n’ont jamais dit que cela n’est pas arrivé, ce qu’ils disent c’est que c’était beaucoup moins que six millions et qu’ils sont morts de faim et qu’ils n’ont pas été gazés, qu’ils n’avaient pas de ravitaillement. » Apparamment, McInnis a été surpris quand un ancien chef du KKK, David Duke, et un fasciste de la droite alternative, Richard Spencer, ont tweeté leur soutien et leur admiration pour lui.

C’est avec la formation des Proud Boys en 2016 que McInnis a pu faire prendre forme à toute cette haine désorganisée. Le site internet officiel de Proud Boys (apparament nommé ainsi à cause de la chanson « Proud of Your Boy », de la version théâtrale de Aladdin de Disney, que McInnis a entendu pour la première fois pendant un spectacle à l’école de sa fille) nous informe que :

Les valeurs des Proud Boys se basent sur les principes suivants :

  • Minimum de gouvernement
  • Maximum de liberté
  • Contre le politiquement correct
  • Contre la guerre à la drogue
  • Fermeture des frontières
  • Contre la culbabilité raciale
  • Antiracisme
  • Pour la liberté d’expression (1e amendement)
  • Pour le droit au port d’armes (2e amendement)
  • Glorification de l’entrepreneur
  • Vénération de la femme au foyer
  • Retour à un esprit de chauvinisme occidental

En 2013, McInnis s’est joint à l’Église catholique, affirmant que la paternité lui a fait croire en dieu, et il est aussi devenu membre de l’ordre catholique des Chevaliers de Colomb. McInnis aime décrire ses Proud Boys comme comme un club d’hommes qui boivent ensemble et « une organisation fraternelle comme les Elks Lodge, les Shriners, les Chevaliers de Colomb, » dans ce cas, un ordre fraternel dévoué au « chauvinisme occidental. » Dans un clip sur Rebel Media en 2017, McInnis explique : « Le seul prérequis est d’être un gars − un gars − et vous devez être d’accord que les Occidentaux sont les meilleurs. Oui, nous sommes chauvins. Chauvin ne veut pas dire sexiste ! Chauvin signifie extrêmement patriotique. » En passant, en octobre 2017, le « pas sexiste » McInnis a tweeté, « Bon, maintenant arrêtez de faire les plottes et d’utiliser l’avortement comme moyen de contraception. Vous êtes dans la trentaine. Mariez vous et faites des enfants ! » Et quand une femme des Proud Boys’ Girls (les Filles des Gars Fiers), un groupe de femmes qui supportent ou qui sont mariées ou en couple avec des membres des Proud Boys,  Alice Le Fae, nous dis : « Nous ne sommes pas féministes, mais nous adorons la féminité, ce qui a été perdu dans la culture occidentale. Notre génération et celle avant la mienne a été élevée pour devenir une femme de carrière, pour partir et faire nos propres affaires… C’est quelque chose dont nous sommes fières, l’ancienne culture occidentale et être une femme au foyer, élever des familles, » le « pas sexiste » et même « féministe », insiste-t-il, McInnis a ajouté, « Les femmes devraient rester à la maison avec les enfants, elles sont plus heureuses ainsi. »

Ce triste groupe qui, insiste McInnis, permet aux hommes émasculés par la culture moderne de retrouver leur virilité, a grandit. Selon plusieurs sources, allant de McInnis lui-même au Southern Poverty Law Center, le groupe comprend entre 3000 et 6000 membres, ce qui fait d’eux une des plus nombreuse, si ce n’est pas la plus nombreuse, des organisation de la droite alternative en Amérique du Nord. Dans l’esprit « d’ordre fraternel » que McInnis admire tant, les Proud Boys ont quatre niveaux d’adhésion pour les membres. On peut constater que McInnis, se décrivant lui même comme le clown de la classe, serait plutôt l’idiot du village. Le premier niveau d’adhésion est assez facile, il suffit de déclarer : « Je suis un chauvin occidental qui refuse de s’excuser de participer à la création du monde moderne ». Avec le second niveau, ça commence à être bizarre. Le membre qui veut atteindre le second niveau est battu par au moins cinq membres jusqu’à ce qu’il ait nommé cinq sortes de céréales à déjeuner − oui, dites Corn Flakes, Cheerios, Cap’n Crunch, Special K and Cocoa Puffs et la douleur va s’arrêter, et les autres gars vont probablement vous payer une bière. L’adhérant au second niveau devra aussi renoncer à la masturbation, laquelle, explique McInnis dans un vidéo sur Rebel Media en 2015, « nuit au mariage et draine notre force de vie » et, ainsi que la pornographie, rend les hommes « plus faibles, stupides et paresseux. » Pour devenir un membre du troisième niveau, vous devez vous faire faire un tatouage des Proud Boys, faisant de vous et des autres gars des meilleurs amis pour toujours. McInnis a ajouté un quatrième niveau d’adhésion en 2017, quand les Proud Boys ont commencé à se battre avec des antifascistes à des événements publiques d’extrême-droite. Ce niveau est réservé à tout membre qui a « enduré un conflit majeur relié à la cause. »

 

Parlant de violence, McInnis a aussi une position là-dessus, et, dans un esprit de cohérence, sa position est stupide : « Je ne peux pas plus recommander la violence. C’est une façon vraiment efficace de régler les problèmes. » Sur Rebel Media, il s’extasie sur les nombreux affrontements des Proud Boys avec les antifascistes : « Nous sommes les seuls qui se battent avec eux, et c’est amusant. Quand ils se rabaissent, on se rabaisse encore plus. Aspergez-les aussi de Mace, lancez leurs des briques sur la tête. Détruisons-les. Nous le faisons depuis un moment maintenant et je dois dire que c’est vraiment revigorant. » L’organisation a été impliquée dans plusieurs affrontements violents importants au début de 2017. En février 2017, onze personnes ont été arrêtées dans des batailles entre les Proud Boys et des manifestantEs de gauche dans une université à New York, où McInnis parlait publiquement, et un journaliste de DNAInfo a été blessé. En mars, un important Proud Boy, Kyle Chapman (alias Based Stickman) a été arrêté après avoir été filmé en train de frapper un contre-manifestant sur la tête avec un goujon en bois à un rassemblement pour Trump, à Berkeley, en Californie. En avril, la Liberty Revival Alliance a organisé un rassemblement pour le « Patriot’s Day » (Journée des Patriotes) à Berkeley. Les Proud Boys étaient présents, faisant la sécurité pour la vlogueuse d’extrême-droite Lauren Southern, et ont été impliqués dans des violences qui ont menées à vingt arrestations et onze personnes blessées.

C’est suite à cet incident que McInnis a décidé d’institutionaliser la violence des Proud Boys, en créant ce qu’il appelle une aile paramilitaire, nommée Fraternal Order of the Alt Knights (qu’on peut traduire par l’Ordre fraternel des chevaliers alternatifs, mais le jeu de mot ne fonctionne pas en français). Ironiquement, ce choix de nom, suggère fortement que son groupe fait partie de la droite alternative − sans parler des échos du KKK qu’on peut aussi y voir. Sans surprise, le FOAK est mené par Kyle « Based Stickman » Chapman, dont l’inclination pour la violence précède son intérêt pour la droite alternative. Quand il a été arrêté en 2008, après avoir illégalement vendus des fusils à un informateur de la police dans un salon de tatouage à San Diego − sa troisième arrestation criminelle, il avait déjà fait du temps pour vol à main armée et vol de grande envergure − la fouille de sa maison a révélé une armure, un pistolet, des couteaux à lancer, des poings américains et beaucoup de munitions. Le site internet du FOAK met bien en évidence la vente d’équipement de défense et d’assaut que Chapman aime utiliser dans les manifestations, dont des goujons en bois comme celui qu’il a utilisé pour battre un manifestant en mars, à 19,25$ chacun.

Cela serait tentant de vouloir mettre en pièces McInnis et ses Proud Boys pour les bouffons qu’il sont clairement, mais cela serait passer à côté de leur popularité qui va en augmentant et leur volonté, et même leur désir, d’être violents avec ceux et celles qui se trouvent sur le chemin de leur fantasie dystopique d’un retour à un monde imaginaire où les blancs judéo-chrétiens avancaient fièrement alors que les autres restaient bien à leur place.

Structure et fonctionnement

La structure des Proud Boys est claire et simple. Gavin McInnis décide de tout et Kyle « Based Stickman » Chapman contrôle la logistique pour battre les gens.

« Faits d’armes » saillants

Les Proud Boys apparaissent parfois au Canada pour faire la sécurité lors d’événements d’extrême-droite, mais c’est le 1er juillet 2017 qu’ils se sont fait connaître du public quand cinq membres, vêtus de l’uniforme informel des Proud Boys − un polo noir Fred Perry avec des passepoil jaunes − ont perturbé une manifestation cérémoniale autochtone qui se tenait devant la statue du Lieutenant général Edward Cornwallis à Halifax. Une autochtone nommée Chief Grizzly Mamma coupait ses cheveux lors d’un rituel de deuil, quand cinq Proud Boys portant le Red Ensign, ce drapeau était utilisé par le Canada avant le drapeau feuille d’érable en 1965, sont arrivés et ont commencé à chahuter. Le Red Ensign est vu par plusieurs comme l’équivalent canadien du drapeau confédéré aux États-Unis, célébrant une époque de génocide. Et, en effet, quand les personnes rassemblées pour la cérémonie ont rappelé aux Proud Boys qu’ils se trouvaient en territoire Mi’kmaq, l’un d’eux a été enregistré répondant : « Ceci est une colonie britannique. Vous reconnaissez l’héritage, alors nous aussi », une autre voix ajoute « c’était un territoire Mi’kmaq, c’est maintenant le Canada. » Après avoir perturbé la cérémonie et affirmé leur chauvinisme, les cinq Proud Boys ont fait ce que font les Proud Boys; ils sont allés boire et quatre d’entre eux ont été vu faisant le salut white power plus tard dans la soirée dans un bar de Halifax.

Quand on s’est rendu compte que ces cinq Proud Boys faisaient tous partie de la Marine des Forces armées canadiennes, le Général Jonathan Vance, Chef d’état-major de la défense, a fait une déclaration disant : « Les membres impliqués seront retirés de l’entrainement et de leurs tâches pendant que nous enquêtons et examinons les circonstances, » menaçant de « conséquences sévères, dont être renvoyés des forces. » Aussi, le Contre-amiral John Newton, Commandant de la flotte maritime de la Marine Royale canadienne, s’est dit « personnellement horrifié » et a décrit les Proud Boys comme étant « clairement un groupe de suprémacistes blancs. » Toutefois, quand l’enquête fût terminée, Newton a annoncé que quatre des Proud Boys étaient retournés au service de l’armée et que l’un d’eux avait choisit de quitter.

Ne manquant jamais l’opportunité d’offenser quelqu’unE — presque n’importe qui — McInnis lui-même s’est joint à la mêlée. Interrogé sur CBC par Hannah Thibodeau, qui a attiré son attention sur une proclamation passée par Cornwallis et son conseil militaire en 1749, qui offrait « dix Guinées pour chaque Indien Micmac pris, ou tué, à être payé sur présentation dudit sauvage ou de son scalp » et demandé : « Étant donné que Cornwallis a promis une prime pour les scalps des Mi’kmaqs, pouvez-vous comprendre pourquoi les autochtones manifestaient ? » McInnis a répondu : « Pouvez-vous comprendre pourquoi Cornwallis avait promis une prime pour les Mi’kmaqs ? » Il a aussi remis en question la caractérisation de la Nouvelle-Écosse comme territoire Mi’kmaq non-cédé et a fulminé : « Alors, vous dites à ces militaires, qui sont prêts à mourrir pour leur drapeau, que leur pays n’existe pas. » Une réponse à la pique de McInnis est venue de Stephen McNeil, Premier ministre de la Nouvelle-Écosse, qui a dit : « Tous les Néo-Brunswickois croient que nous sommes sur une territoire traditionnel Mi’kmaq. » Tout cela devient tristement ironique si l’on considère que McInnis ne se fatigue jamais d’argumenter qu’il est impossible qu’il soit raciste parce que sa femme et ses enfants sont des membre enregistrés de la nation Ho-Chunk et qu’un de ses amis proches, un autre hipster montréalais dans les années 90, Derrick Beckles, est noir et a officié avec plaisir à un faux rassemblement du KKK à l’enterrement de vie de garçon de McInnis, en 2005, avec une tranche de melon d’eau dans la main. On ne sais plus par où commencer ?

Membres et sympathisants connus

Gavin McInnis

Liens externes