COLLABORATION SPÉCIALE –

(Le collectif Montréal Antifasciste est heureux de publier cet article qui lui a été soumis anonymement par des camarades .)

///

 

La venue à Jonquière du leader complotiste et transphobe François Amalega en mai dernier a permis à la mouvance complotiste et réactionnaire de se regrouper et de se réorganiser. Dans le portrait, on peut observer trois leaders autour desquels gravite désormais cette galaxie, deux groupuscules identitaires et un microparti politique d’un seul homme depuis le départ de son unique candidate aux dernières élections.

Si Charles-Olivier Bolduc-Tremblay du Parti libertarien du Québec s’est chargé de l’hébergement d’Amalega, ainsi que de la promotion et de la logistique de la manifestation contre l’heure du conte (avec la drag queen Karine O’Kay) à Jonquière, Stéphane Gagnon, directeur du Kéno R.O.C.K. Café et leader de Patriotes Sag Lac s’est occupé en plus de sa prise de parole lors de la manifestation et d’ouvrir les portes du Kéno R.O.C.K. Café aux manifestant·es après l’évènement. À cette occasion, nous avons pu voir via les médias sociaux la grande réconciliation entre le chef du Parti libertarien du Québec et le chef de ce qui reste de La Meute, le conspirationniste réactionnaire Jean-Claude De Guise (maintenant « J-C Criss » sur Facebook).

Charles-Olivier Bolduc-Tremblay du Parti libertarien du Québec, comme cul et chemise avec Jean-Claude De Guise, de La Meute.

Dans les journées qui ont suivi la manifestation, Charles Olivier Bolduc-Tremblay a effectué un déplacement en Outaouais pour recevoir de Jean-Claude De Guise son t-shirt de La Meute, et a par la suite fièrement pris la pose avec l’ancien no 2 de La Meute, Éric Proulx (expulsé de La Meute pour inconduite sexuelle). L’arrivée de Charles Olivier dans La Meute semble avoir réanimé le Clan 02. Selon des sources internes, le clan tenterait pour une énième fois d’organiser un évènement prochainement.

Quelques jours plus tard, le chef du Parti libertarien s’est fait photographier au Kéno R.O.C.K. Café avec le t-shirt des Patriotes Sag-lac en compagnie de Stéphane Gagnon et son groupe. Malchance pour Charles Olivier, son bon ami a fait les manchettes à nouveau après s’être fait photographier au côté du chanteur Éric Lapointe, non pas avec son t-shirt des patriotes, mais avec sa veste de cuir patchée des Devils Ghosts, un club-école des Hells Angels. Le Journal de Montréal écrit :

« Selon nos informations, Gagnon en mènerait large au sein des Devils Ghosts, fondés il y a dix ans pour exécuter les basses œuvres des Hells sur le terrain en matière de violence et de stupéfiants. Gagnon traîne aussi un passé de cambrioleur récidiviste dans la capitale, où il a été condamné au criminel à 39 reprises. »

Charles-Olivier Bolduc-Tremblay (au centre) en compagnie de Stéphane Gagnon (tout à gauche) et du groupe Patriotes Sag Lac.

Stéphane Gagnon avec l’inimitable Ti-Cuir.

L’implication de Gagnon au sein du club-école des Hells Angels depuis 10 ans n’est pas anodine. Elle devrait nous poser quelques questions sur les activités de l’organisme dont Gagnon est directeur et « intervenant social » depuis 10 ans, le Kéno R.O.C.K. Café, un organisme au financement douteux qui a pignon sur rue à Jonquière.

Pour sa part, Charles Olivier défendait son ami dans un précédent scandale. En effet, dans un live Facebook réalisé le 22 février 2022, le chef du Parti libertarien justifie son soutien à son ami en disant que le gouvernement et les médias sont des organisations criminelles plus dangereuses que les Hells. En commentaire, Stéphane Gagnon niait pour sa part être aujourd’hui associé à un groupe criminalisé et jurait à qui veut l’entendre d’être un bon citoyen depuis 26 ans. Néanmoins, sa garde-robe nous laisse croire le contraire.

Mais quel manque de jugement de la part d’une personne aspirant à devenir député (commentaire cynique!)! À ceci, il faut ajouter la participation de Charles-Olivier à un camp de vacances du groupe la Cité d’Accords pour les conspis antisémites et ultranationalistes de droite prorusses. Et plus récemment, ses pourparlers avec « Jo L’indigo » (Jonathan Blanchette de son vrai nom), un conspi à la tête d’un autre microparti risible, l’Union nationale, lors d’un passage pour le moins raté au Saguenay de ce dernier. Fait saillant de cette visite : à entendre ce dernier, des forces obscures auraient provoqué la panne de son véhicule que financent ses adeptes!

Voilà ce à quoi ressemble actuellement l’extrême droite au Saguenay-Lac-Saint-Jean : un motard criminalisé, un chef et unique membre d’un Parti libertarien, transphobe et masculiniste et des « suiveux » adeptes de théories du complot prêts à se ranger derrière n’importe quel égocentrique avec une grande gueule!