Avertissement : Cet article reproduit des bribes de conversation et des éléments visuels à caractère antisémite et raciste

 

« White Lives Matter » (WLM — la vie des Blancs compte) est un projet de mobilisation/actualisation néonazie qui s’est répandu au cours de la dernière année dans plusieurs régions des États-Unis et du Canada ainsi qu’en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux Pays-Bas, en Angleterre et ailleurs dans le monde. La première action documentée du réseau a été une série de manifestations décentralisées organisée le 8 mai 2021. La faible participation à ces événements a mené certains observateurs à conclure que l’entreprise était un échec, mais ce constat optimiste fut prématuré, puisque le réseau a continué à grandir et a multiplié les actions au cours de la dernière année.

WLM signale une volonté de reconsolidation du milieu néonazi par la multiplication de chaînes et de salons de discussion décentralisés et réseautés sur l’application Telegram. Cette initiative relève en partie d’une volonté d’échapper à diverses formes d’opposition, dont la censure des grandes entreprises de médias sociaux, le doxxing et d’autres formes de résistance du camp antifasciste ainsi que d’éventuelles poursuites criminelles. Elle correspond également à une tendance de la nébuleuse néonazie internationale à progresser vers des formes d’activisme plus clandestines, décentralisées et « sans leaders », une tendance dont on peut retracer l’origine aux années 1970 et qui au fil des années a donné lieu à l’émergence du courant « accélérationniste » et à la multiplication de tueurs de masse de type « loup solitaire ».

Le projet WLM reflète par ailleurs une grande frustration avec le statut marginal de l’extrême droite et une volonté de dépasser la sous-culture néonazie et les querelles idéologiques entre différentes tendances pour former un réseau militant exerçant une réelle influence.

Si WLM est sans l’ombre d’un doute un phénomène néonazi, l’intention initiale des organisateurs américains était d’adoucir l’image du mouvement. Cela se traduit concrètement par une inhibition superficielle à revendiquer l’héritage historique du nazisme et à afficher le swastika ou d’autres symboles nazis dans les discussions publiques ou sur les autocollants que les militants posent dans le domaine public. Les participants ont aussi la consigne (très souvent ignorée), de ne pas parler de la « question juive » ou d’inciter à la violence sur les chaînes publiques. En revanche, les salons de clavardage (chat rooms) sont complètement saturés de mèmes d’Hitler, de références explicites au nazisme historique et d’expressions débridées du racisme le plus grossier – des blagues sur le lynchage des Noir·e·s, des vidéos « prouvant » que la Shoah n’a jamais eu lieu, des discussions sur le fait que les Juifs ne sont pas humains et doivent être exterminés, etc.

Le monde à l’envers que s’imaginent les participants au groupe White Lives Matter.

 

WLM n’est pas une organisation formelle; chaque groupe local ou régional anime sa propre chaîne Telegram, chacune modérée par son propre administrateur ou groupe d’administrateurs. Le projet est toutefois bien coordonné, car toutes les chaînes ont été créées en 2021 par un petit groupe original, qui est ensuite allé chercher des militants dans chaque région pour en assurer la gestion. Il y a une unité de but et d’action également sur le plan de la propagande; le choix des dates de certaines actions concertées et les décisions relatives au messaging semblent centralisés.

En général, les chaînes Telegram peuvent être strictement unidirectionnelles (un peu comme une infolettre dont tout le contenu est publié par un admin) ou peuvent prendre la forme d’un salon de clavardage ouvert, un peu comme un groupe Facebook public. Dans bien des cas, les chaînes unidirectionnelles comportent un salon de clavardage parallèle. C’est de cette manière que sont structurés les maillons régionaux du réseau WLM. Depuis ces espaces virtuels, les participants sont encouragés à imprimer des affichettes et autocollants WLM (essentiellement, diverses variations sur le thème raciste central du « remplacement » et de l’oppression des Blancs par d’autres groupes), à coordonner des sorties de visibilité/propagande, à prendre des photos de leurs coups et à relayer ces photos sur Telegram pour motiver les autres à les imiter.

Certaines de ces sorties ont déjà fait l’objet de reportages dans les médias canadiens (par exemple : à Kitchener-Waterloo, Ontario, à New Battleford, Saskatchewan, à Toronto lors de manifestations contre les mesures sanitaires, et ailleurs au pays; voir aussi le reportage récent sur les activités WLM à Montréal par la revue Pivot), mais la plupart sont passées inaperçues. Dans certains cas, les groupes locaux décident par la suite de se rencontrer en personne et de coordonner des actions plus ambitieuses, comme l’accrochage de bannières WLM dans le domaine public.

Cette structure et cette approche n’ont rien d’unique au projet WLM, et il existe de nombreux parallèles au sein de l’extrême droite actuellement. Telegram offre une plateforme pratique où les individus peuvent s’impliquer selon leur niveau de confort personnel, sans être obligés de se rencontrer en personne ou de parler à qui que ce soit, sont intégrés à une sorte de communauté et sont encouragés à y développer leurs propres activités.

Au moment d’écrire ces lignes, si plusieurs chaînes WLM sont essentiellement inactives, avec moins d’une douzaine de membres, d’autres aux États-Unis ont vu leurs activités passer de l’Internet à la rue, sous la forme d’accrochages de bannières, de randonnées organisées, de distributions de tracts, etc. Dans ces régions où l’activité est plus vive, WLM s’entremêle à d’autres projets néonazis, comme le Folkish Resistance Movement (dont la propagande a été distribuée en Saskatchewan et en Alberta)[1], le groupuscule Canada First, en Ontario, qui a reçu une certaine visibilité lors des actions du soi-disant « convoi de la liberté » à Ottawa et ailleurs au pays, et la tentative d’organisation « Nationalist 13 » (« 13 » pour anti-communiste) dans le sud de l’Ontario.

En étudiant les journaux internes des organisateurs de WLM que nous ont relayé des camarades de Cornvallis Antifa, on a pu apprendre qu’au Canada, l’utilisateur « McLeafin » a été recruté par les organisateurs américains en avril 2021 et a par la suite créé de nombreuses chaînes pour les différentes provinces et régions. Il a ensuite cherché des recrues locales pour les administrer.

L’étoile bleue signifie qu’il est le créateur de la chaîne.

 

Le profil de « McLeafin » sur la plateforme de streaming DLive.

Un an plus tard, les chaînes les plus importantes numériquement au Canada, et de loin, sont la chaîne nationale WLM_Canada et les chaînes WLM_Alberta et WLM_Toronto (où « McLeafin » est actif), qui comptent respectivement 500, 100 et 200 abonnés. Même si la chaîne Quebec_WLM est beaucoup plus petite, comptant une quarantaine d’abonnés sur sa chaîne publique et une trentaine de participants au salon de clavardage (Quebec_WLM_chat), c’est une des chaînes les plus actives en ce qui a trait au bavardage et au nombre de publications quotidiennes. La chaîne a été créée par « McLeafin » en novembre 2021 et sa gestion a été confiée à l’utilisateur « @nord-est/North-East », lequel s’est adjoint les services de l’utilisateur « Whitey » en février 2022.

Le noyau dur du groupe Quebec_WLM est formé de moins d’une douzaine de participants, tous des hommes, majoritairement francophones, la plupart dans la vingtaine. Certains des membres sont actifs politiquement depuis un certain temps. L’utilisateur « Ruckus101 », identifié comme Dominic St-Cyr, par exemple, évoque sa proximité avec des boneheads et ses souvenirs du Aryan Nations des années 1990, et Shawn Beauvais-MacDonald (« FriendlyFash ») est désormais bien connu des antifascistes de la région de Montréal, tout comme Sylvain Marcoux. La plupart des participants, cependant, y compris le principal administrateur (« Nord-Est »), identifié comme Yannick Lachapelle, de Montréal, semblent en être à leur première expérience en matière d’activisme. Jusqu’à présent, leurs activités « en personne » se sont limitées à la pose d’autocollants (à Montréal, Laval, Trois-Rivières, Sainte-Thérèse et Québec) et à quelques tentatives avortées d’accrochage de bannière. Des membres du noyau dur ont aussi participé à des manifestations contre les mesures sanitaires et de soutien au « convoi » à Montréal, Québec et Ottawa.

Comme pour d’autres salons de clavardage néonazi auxquels des antifascistes ont eu accès, les discussions reflètent les obsessions typiques des jeunes hommes blancs frustrés, avec une bonne dose de théories du complot bizarres (allant des classiques, comme la terre plate et la mise en scène hollywoodienne de l’alunissage, aux théories anti-vaccins en vogue, en passant bien sûr par la mère de toutes les théories nazies : que les Juifs contrôlent le monde!). Le racisme y est omniprésent, et l’antisémitisme une fixation centrale servant de prisme par lequel les participants au clavardage interprètent tous les événements mondiaux.

Les participants sont parfaitement conscients que leurs opinions les situent au-delà de la limite du discours acceptable, non seulement pour la droite conservatrice, mais aussi pour une bonne partie de l’extrême droite. Même Alexandre Cormier-Denis, le fasciste à la barre du projet Horizon Québec Actuel et de la chaîne Nomos.Tv, est sévèrement critiqué pour son refus d’endosser publiquement l’antisémitisme. Dans le même ordre d’idées, un des administrateurs du groupe a expliqué qu’il était entré en contact avec les « Farfadaas », le groupe d’opposant·e·s aux mesures sanitaires dirigé par l’ancien lieutenant de La Meute, Steeve « l’Artiss » Charland, et s’est fait répondre que tout néonazi qui essaierait de se joindre aux activités du groupe serait identifié publiquement et expulsé. En fait, une grande partie des discussions durant toute la période du convoi tournait autour des meilleurs moyens d’entrer en contact avec les participant·e·s des manifestations (notamment par les chaînes Telegram et Zello des manifestant·e·s) sans se faire identifier par le leadership du mouvement. Plusieurs membres du groupe de discussion ont participé aux manifestations les week-ends, même si le clavardage débordait de théories voulant que le leadership du mouvement soit constitué de Juifs ou contrôlé par « les Juifs », et donc que toute l’affaire était un vaste leurre ou une opération vouée à l’échec. Certains participants ont évalué positivement l’événement parce qu’il y avait beaucoup de personnes blanches – Sylvain Marcoux a même pu rencontrer des membres du groupuscule Diagolon, qui l’ont apparemment beaucoup impressionné. Pour d’autres, toutefois, l’expérience s’est avérée décevante. L’utilisateur « Aquila », de Gatineau, par exemple, s’y est rendu avec des camarades le visage recouvert de skull masks (masques de « tête de mort », très en vogue chez les nazis depuis quelques années) et s’est senti ostracisé par les manifestants·e·s anti-vaccins.

Au Québec comme ailleurs, WLM chevauche d’autres espaces néonazis virtuels, autant sur le plan des membres que de la teneur des discussions. À l’échelle régionale, la chaîne et le salon « waffenSSquebec » (créés par l’utilisateur « Léon Degrelle ») et la chaîne « pnc2022 » (PNC, pour Parti nationaliste chrétien, créé par Sylvain Marcoux) sont dignes de mention.

Dans la périphérie nationale, il est aussi important de mentionner la chaîne Active Club Canada, dont l’objet plus précis est d’organiser des clubs de sport néonazis[2], puisque le passage des actions de visibilité à l’organisation de séances d’entraînement au combat et au maniement des armes est une progression classique de ce genre d’initiatives dans les dernières années. Sur le plan du réseautage, il est peut-être plus important de relever les nombreux messages qui sont relayés depuis diverses chaînes néonazies internationales, surtout en provenance d’Europe, mais aussi des États-Unis. Les interactions avec les participants de canaux WLM hors Québec sont toutefois plutôt limitées.

 

Qui sont les membres du groupe White Lives Matter Québec?

Les administrateurs

Yannick Lachapelle, alias « Nord-Est », @based_montreal
Le premier administrateur de la chaîne et du clavardage WLM_Quebec est l’utilisateur « Nord-Est/North-East »; il est le plus actif à recruter et le plus motivé à structurer le groupe. Il a notamment pris le temps de faire un enregistrement de la lecture intégrale du « Manuel d’activisme WLM ». Nous avons pu l’identifier positivement comme étant Yannick Lachapelle, de Montréal. Il fait partie de la communauté des courriers à vélo de Montréal et habite à proximité du parc Lafontaine et de la de Place des Arts.

 

L’avatar de « Whitey » sur Telegram et Gab

« Whitey »
Le second administrateur est l’utilisateur « Whitey ». Il est le plus actif dans la rue, notamment à Laval, où il colle régulièrement des stickers WLM et multiplie les graffitis de croix celtique (White Power). Ce jeune homme de 19 ans réside à Laval. Nous ne sommes pas encore en mesure de confirmer son nom, mais en comparant sa voix (dans les messages vocaux et vidéo qu’il a publiés) et un reportage de TVA Nouvelles du 31 janvier lors du rassemblement à Ottawa où il dit avoir été présent, il nous a été possible de mettre un visage sur le pseudonyme.

L’administrateur de la chaîne Telegram White Lives Matter Québec qui se fait appeler « Whitey ».

 

 

 

Whitey recrute activement sur la chaîne Telegram de Nomos.Tv

 

Un échantillon des autollants posés à Laval par Whitey

 

Les membres actifs

C’est à Montréal qu’un embryon de groupe « IRL » est en train de se former. Cela peut paraître étonnant, car Montréal est réputée pour ne pas être particulièrement accueillante des groupuscules néonazis. D’un autre côté, le mouvement WLM attire principalement des jeunes hommes blancs frustrés par la présence d’une importante population immigrante.

Au moins trois rencontres en personne ont eu lieu, bien que nous croyions que de membres ce soient rencontrés à d’autres reprises :

  • Lors de la manifestation contre les mesures sanitaires du 22 janvier au parc Lafontaine, quatre membres du chat se sont rassemblés et ont collé des stickers WLM.

  • Lors de la Nuit blanche, à Montréal, le samedi 26 février, trois membres du chat ont tenté de déployer une banderole « White Lives Matter » (photo) au-dessus de l’autoroute Ville-Marie, sans succès.

  • La fin de semaine suivante (4-5 mars), des membres se sont à nouveau réunis pour déployer leur banderole, toujours sans succès, car les attaches utilisées n’ont semble-t-il pas résisté au froid.

 

L’avatar de Shawn Beauvais-MacDonald sur Telegram

Shawn Beauvais-MacDonald, alias @FriendlyFash
Il était présent à la manifestation du 22 janvier à Montréal avec « FD », Yannick Lachapelle (« Nord-Est ») et Danny Després (« FreemanDan »). Il semble se considérer comme le parrain du groupe, fort de son expérience en matière de doxxing et de ses contacts dans la sphère néonazie nord-américaine. Dans le clavardage public, il a partagé des infos sur le procès de Gabriel Sohier-Chaput et s’est vanté d’avoir rendu visite aux fondateurs du Rise Above Movement en Californie. Il a introduit « FD » dans le groupe après l’avoir rencontré par hasard dans un autobus. Il colle des autocollants. Beauvais-MacDonald s’est impliqué dans plusieurs groupes néofascistes et néonazis au Québec depuis plusieurs années, et nous en avons déjà parlé sur ce site, surtout en référence de ses activités avec Alt-Right Montreal et Atalante :

« D’abord membre “anglophone” de La Meute (aperçu une première fois à la manif contre le projet de Loi 103, le 4 mars 2017, où il traite les antiracistes de “traîtres à la race” et se retrouve vite au centre d’une foire d’empoigne), Beauvais-Macdonald se fait surtout remarquer par sa participation au rassemblement “Unite the Right” à Charlottesville, en août 2017. Très présent dans les milieux Alt-Right montréalais, notamment par sa participation au salon de discussion néonazi “Montreal Storm” sous le pseudonyme “FriendlyFash” et son activité sur les médias sociaux, il se rapproche d’Atalante Québec en rencontrant Raphaël Lévesque et en s’entraînant au club de boxe La Phalange, à Québec. Avec le bonehead Philippe Gendron, il tente alors de réunir quelques personnes pour créer la branche montréalaise d’Atalante, avec un insuccès remarquable. Il participe à la plupart des actions furtives du groupe à Montréal et tente vraisemblablement de rapprocher la frange Alt-Right québécoise de l’organisation fasciste Atalante. Il a participé à l’action d’Atalante dans les bureaux de VICE. »

On déduit qu’il réside toujours à la même adresse, au 2045 Elmhurst, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, puisqu’il a jugé bon se prendre en photo devant l’édifice il y a quelques semaines…

Danny Després, alias @FreemanDan
Présent le 22 janvier à la manifestation anti-sanitaire de Montréal, « Freeman Dan » s’est incriminé tout seul en partageant son site Web hébergé au nom de Danny Després, résident au 1620 rue Saint-Dominique, à Montréal. Danny se spécialise dans le design graphique depuis plusieurs années et semble particulièrement affectionner le sonnenrad, qu’il reproduit en de multiples versions sur des camelotes qu’il tente de fourguer sur Internet. Il a créé la chaîne Telegram @WorldNationalistOrder et se vante aussi d’avoir fait du travail graphique pour GoyimTV (une chaîne Telegram antisémite) et le World Freeman Society (groupe qui épouse les doctrines des « citoyens souverains » et « freeman on the land », très populaires auprès d’une frange de l’extrême droite nord-américaine, et vraisemblablement à l’origine de son nom d’utilisateur). Danny a lui-même quitté le groupe, début mars, après avoir reçu une visite inattendue à domicile.

 

« FD » @whitequilas
Jeune homme de 34 ans, originaire de Charny, il aurait rencontré SBM dans l’autobus. Il était présent à la manifestation du 22 janvier, où il portait une tuque White Power qu’il a commandée à la boutique en ligne Runic Storm Store sur les conseils de Beauvais-MacDonald. Il réside à Montréal. Il s’est rendu à Québec le 6 février pour prendre part à la manif en soutien au « convoi de la liberté ».

 

Samuel Vaillancourt @skull_stomper
Nous surveillons Samuel Vaillancourt depuis quelques mois déjà. Le jeune homme est originaire de Valleyfield et s’ambitionne comme le futur Führer du Québec. Il est assez obsédé par sa collection de souvenirs nazis, revêtant des costumes et offrant même aux autres d’acheter des marchandises nazies pour les distribuer à quiconque se montre intéressé. Il semble qu’il soit le créateur de la page Facebook « National Socialiste Québec », où il relaie le même contenu que sur ses comptes Instagram. Le jeune Samuel ne semble avoir aucun filtre, relayant ouvertement de la merde nazie sous son propre nom sur Facebook et liant son profil à son compte nazi sur Instagram. Il s’est plusieurs fois présenté comme un « leader du groupe SS québécois » ou le leader de « Légion 85, le groupe skinhead 3e voie Québécois » bien que tout ça semble faire partie de son étrange Reich imaginaire. Il n’est pas clair s’il vit ou non à Montréal. Si c’est le cas, nous lui souhaitons la bienvenue et bien du courage.

 

 

Dominic St-Cyr @DefiantLight
Résident de la rive sud de Québec, Dominic St-Cyr, 46 ans, dit être un militant bonehead de longue date. Il a brièvement évoqué sa vie de bonehead passée dans le salon du Active Club, expliquant qu’il était avec le crew Fils de Vinland pour un temps, avant de se rapprocher du crew NHS de Québec. St-Cyr est une espèce de lifestyle fasciste sur Instagram, où il affiche d’innombrables photos de lui-même s’entraînant et taggue les photos où il porte des vêtements de marques d’extrême droite. Il a même pour ambition de démarrer sa propre marque de vêtement qui refléterait ses idées politiques! Il a essayé de créer un Active Club autour de lui sous le nom d’« Identité nordique » (Nordic Active Club), mais ce plan semble avoir foiré. Il est devenu de plus en plus déconnecté de la réalité au fil de la pandémie, répétant dans plusieurs diatribes qu’il allait « défendre sa famille » à tout prix. Il s’est fait niaiser par « Whitey » pour s’être laissé avoir par une opération de hameçonnage sur la chaîne (quelqu’un a fait semblant d’être un admin pour demander aux participants leurs comptes de médias sociaux à des fins de « vérification »), et a quitté le groupe, irrité par les moqueries d’individus ne faisant pas la moitié de son âge. Il travaille chez Labrie Enviro-quip, selon Linkedin.

 

 

 

 

 

 

 

 

L’avatar de Sylvain Marcoux/Parti Nationaliste Chrétien sur Telegram

Sylvain Marcoux
Nous avons déjà parlé de Sylvain Marcoux sur ce site. Il est un nationaliste blanc antisémite, catholique intégriste, admirateur d’Adrien Arcand et d’Adolf Hitler, qui aspire à devenir premier ministre du Québec. Il a fait les manchettes en 2020 pour avoir harcelé le docteur Horacio Arruda et sa famille sur les médias sociaux, dans le contexte de son opposition à toute mesure de santé publique lors de la pandémie de COVID-19, dont il ne croit évidemment pas à l’existence. Il a fondé en 2021 le Parti Nationaliste Chrétien (pour lequel il a créé une chaîne Telegram et une chaîne YouTube) et se présentera vraisemblablement aux prochaines élections provinciales sous cette bannière douteuse.

@McLeafin
Cet utilisateur est manifestement un joueur clé du réseau White Lives Matter au Canada. Il est à l’origine de plusieurs chaînes, dont celles de Toronto et du Québec. En comparant ses apparitions sur divers podcasts néonazis et les vidéos des actions de visibilité de WLM à Toronto, il est évident que « McLeafin » est la personne qui filme et vraisemblablement le leader du groupuscule local.

 

Si vous avez des informations sur certains de ces individus, contactez-nous à alerta-mtl @ riseup.net.

 

 Vigilance…

WLM n’est que la plus récente tentative du milieu néonazi d’organiser et de recruter de nouveaux membres par le biais d’espaces en ligne semi-sécurisés, dans le but de passer à l’organisation d’actions de visibilité et, éventuellement, d’autres formes d’actions directes. Toutefois, ce projet, en raison de son caractère international, coordonné et décentralisé, nous semble particulièrement important.

Le meilleur moment pour agir et les décourager de se développer est précisément maintenant, avant qu’ils ne passent à des actions plus dangereuses. Nous savons pertinemment que le mouvement politique que ces individus représentent peut « s’accélérer » (pour reprendre l’expression à la mode à cet égard) et déboucher sur des attaques très graves, très rapidement. C’est aussi pourquoi, au-delà des actions visant à empêcher des petits groupes comme WLM de se développer dans le monde réel, nous devons constamment travailler au sein de nos mouvements et de nos communautés pour combattre l’antisémitisme, le suprémacisme blanc et toutes les formes de racisme qui constituent la base idéologique de ces groupes et de leurs projets nocifs.

 

 

 


[1]               Notamment des accrochages de bannières à Saskatoon, Edmonton et Calgary, et l’affichage de posters et stickers racistes à Edmonton et dans des petites villes comme St-Albert, Bruderheim, Gibbons, Morinville, Wetaskiwin, Bentley, Lacombe, Blackfalds, Sylvan Lake, Red Deer, Innisfall, Penhold, Springbrook, Beaumont, Androssan et Spruce Grove, en Alberta, et à Saskatoon, Fort Saskatchewan, New Lashburn, Marshall, Waseca, et Lloydminster, en Saskatchewan. Le FRM a récemment été mentionné dans plusieurs articles des médias traditionnels comme étant un des groupes qui a diffusé le plus de propagande raciste aux États-Unis en 2021; nous n’avons pas la certitude que cela est vrai, mais ils sont effectivement présents dans au moins 19 états, surtout au Minnesota, au Mississippi, en Arizona, au Colorado et au Texas. Des parallèles avec le Nordic Resistance Movement, implanté dans les pays scandinaves, ont aussi été évoqués.

[2]               Les « Active Clubs » sont des clubs de combat néonazis reprenant le modèle d’abord développé par le Rise Above Movement (RAM) en Californie en 2020. Les fondateurs du RAM ont été ciblés par la police dans la foulée de nombreux incidents violents lors d’une manifestation à Berkeley en 2017, culminant en plusieurs arrestations et provoquant l’exil des principaux membres en Europe. Au Canada, les premiers groupes ont été formés en Ontario et au Québec, mais se sont plus tard consolidés en groupe national Active Club Canada. Ça n’est pas une coïncidence si les participants d’Active Club Canada se retrouvent également dans les différentes chaînes WLM régionales au Canada.


Bonus track…