Quoi qu’en disent les principaux et principales intéressé-e-s, leur filiation néofasciste/identitaire/nationaliste-révolutionnaire/anticommuniste/nazie est aussi claire, nette, formelle et irréfutable que la connexion Stompers/Légitime Violence/Atalante. Et si les tatouages, choix vestimentaires, préférences musicales et simagrées des membres connu-e-s d’Atalante sont un tant soit peu indicatifs de leur orientation politique, leurs sympathies « néo-nazies » sont tout aussi incontestables.

Entre 2018 et 2021, le collectif Montréal Antifasciste a produit une série d’articles visant à combattre les idées toxiques et exposer publiquement les membres de l’organisation néofasciste Atalante, qui est principalement basée dans la ville de Québec et ses environs. Ce dossier est le fruit d’une collaboration soutenue entre plusieurs militant·e·s et sympathisant·e·s antifascistes de Montréal et Québec.

Militant·e·s, sympathisant·e·s, partisan·e·s d’Atalante Québec : Shawn Beauvais-MacDonald, Mathieu Bergeron & co., Heïdy Prévost, Folk you! & Légitime Violence, Louis Fernandez & Baptiste Gilistro, Laurie Baudin, La Barricade & Misanthropic Division, Quentin Pallavicini I, Pallavicini II : la Taupe, Yannick Vézina.

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En septembre dernier Montréal Antifasciste a fait paraître un article révélant les occupations professionnelles de certain-e-s des activistes clés du groupe néofasciste Atalante Québec. Le but de l’exercice, comme toujours, était d’exposer les militant-e-s fascistes « à leurs communautés, collègues et employeurs, familles et voisins, à qui ils et elles cachent généralement la vraie nature de leurs activités (…) car les projets qu’ils portent en privé mettent en danger à la fois leurs collègues et les membres du public qu’ils y côtoient, tout particulièrement les personnes racisées, musulmanes, juives, queers et/ou identifiées à gauche. »

Rompant avec l’habitude, les militant-e-s d’Atalante se sont fendu-e-s d’un communiqué pour répondre « aux propos diffamatoires incitant à la haine contre eux » et aux « fausses allégations lancées contre [nos] membres ». Bizarrement, le communiqué se défend d’accusations qui ne sont formulées nulle part et en déforme d’autres pour mieux s’en défendre. Surtout, le communiqué tente de dépeindre Atalante et ses militant-e-s comme une espèce d’organisation communautaire de bienfaisance vouée à « l’entraide familiale », qui n’aurait absolument rien à voir avec un « mouvement néo-nazi ».

Pour mettre les choses parfaitement au clair, voici ce dont nous accusons Atalante Québec et pourquoi nous déployons nos efforts contre ce groupe : c’est une organisation d’extrême droite modelée directement sur des mouvements néofascistes et identitaires européens comme CasaPound (Italie), Groupe Union Défense (GUD), Troisième Voie et Bastion Social (France), de tendance « nationaliste révolutionnaire » (laquelle est héritière du courant strasseriste du Parti nazi), qui s’est formée autour du gang de boneheads ultranationalistes Québec Stompers Crew et du groupe de « rock anticommuniste » Légitime Violence.

S’il fallait encore le prouver, nous ne nous ferons pas prier pour enfoncer le clou.

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Trop de protestations, ce me semble…

D’entrée de jeu, le communiqué se campe sur la défensive :

« Dans un premier lieu, Atalante n’est pas un mouvement prônant la haine de l’autre, mais l’amour des siens. (…) Aussi, ce que des adultes consentants font dans leur chambre à coucher ne nous intéresse pas et ne nous regarde pas. De ce fait, nous refusons toutes les accusations stigmatisantes d’homophobie qui sont lancées par nos adversaires. »

Cette mise au point est pour le moins curieuse, puisque ni l’article de Montréal Antifasciste auquel ce communiqué prétend répondre, ni d’ailleurs aucun autre article que nous ayons publié, n’accusent spécifiquement Atalante d’homophobie. Pourquoi donc s’en défendre avec autant d’empressement? Il y a de quoi faire réfléchir…

S’en suit alors un paragraphe que seul pourrait adéquatement accompagner un solo de violon larmoyant. L’action sociale d’Atalante « dans son milieu » consiste, explique-t-on, à mener des « distributions alimentaires », à nettoyer des graffitis et à faire de « l’entraide familiale », tandis que son action politique se limite à organiser « des collages, des coups d’éclat, des contremanifestations, des commémorations et des formations philosophiques ou de conditionnement physique. »

Même en passant sur le fait que l’action politique dont il est question repose sur la promotion d’un projet « ultranationaliste » farouchement identitaire et xénophobe (bonjour la « remigration »), la présentation d’Atalante comme une organisation communautaire parfaitement inoffensive ne trompe personne – sauf bien sûr les naïf-ve-s qui se laissent bercer par cette tentative grossière de dissimuler la vraie nature du projet.

Le communiqué poursuit en s’indignant qu’on puisse « les » accuser d’avoir « agressé plusieurs personnes racisées et parfois à l’arme blanche ». Là encore, cette réaction est curieuse, car nous n’avons jamais dit cela. Ce que nous avons bel et bien signalé, cependant, est qu’un membre central des Québec Stompers, Yan Barras, aussi militant d’Atalante depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, a poignardé six personnes en 2007 et a été condamné à deux ans de prison ferme pour ce crime violent. Il est aussi vrai que nous avons rappelé dans l’article « Démasquer Atalante » que l’entourage du groupe compte plusieurs individus ayant été trouvés coupables d’avoir mené des agressions armées à caractère raciste, dont Mathieu Bergeron, Steve Lavallée, Jonathan Côté et Rémi Chabot-Brideault. La présence régulière de Mathieu Bergeron, par exemple, dans les actions et activités d’Atalante suffit à démontrer, sans dire que tous les membres d’Atalante ont commis de pareilles attaques, qu’il est tout à fait légitime de faire le rapprochement.

La vive indignation qui traverse ensuite le communiqué à l’égard de la violence des « groupes antifascistes », tout comme la ridicule affirmation que les « pages internet d’extrême gauche » lancent « de fausses allégations contre [nos] membres (…) dans le but de les assassiner socialement, professionnellement et même physiquement » (nous soulignons), ont aussi de quoi laisser perplexe, compte tenu des menaces de violence explicites proférées dans plusieurs chansons de Légitime Violence :

« Ces petits gauchistes efféminés,
qui se permettent de nous critiquer,
ils n’oseront jamais nous affronter, on va tous les poignarder! »
(Légitime Violence)

« Tu cours à ta perte, tu connais notre réputation.
Une lame qui te transperce, un bruit une détonation!!! (…)
Tu succombes à nos coups tu passes sous nos roues. (…)
À grands coups de matraque j’entends tes os qui craquent. »
(Anti-Rash Action)

 

Pas nazis, mais…

Ce qui nous amuse le plus dans cette décharge pleurnicharde, c’est sans doute la prétention que le projet d’Atalante « n’est pas animé par une logique raciale », que le rapprochement avec le nazisme relève de la « diffamation » et que ce seraient en fait les « doctrines totalitaires » des mouvements antifascistes qui porteraient ceux-ci à suggérer que des « personnes » dans l’entourage d’Atalante seraient « adepte[s] du national-socialisme ».

Plutôt que de produire une énième démonstration écrite en guise de réplique à cette risible tentative de disculpation, nous laisserons parler les photos et vidéos tirées des comptes de médias sociaux des membres d’Atalante.

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Ian Stuart Donaldson était le chanteur du groupe Skrewdriver et le fondateur du réseau international de boneheads néonazis Blood & Honour. Ian Stuart est à l’origine de l’euphémisme « rock anticommuniste » pour décrire la galaxie des groupes de musique d’extrême droite d’allégence ultranationaliste/nazie au sein du mouvement « White Power » depuis les années 1980. Le groupe Légitime Violence est l’héritier de cette tradition au Québec, tout comme un grand nombre des groupes « anticommunistes » dont les membres et sympathisant-e-s d’Atalante portent régulièrement les couleurs, dont SPQR, Bronson (Italie), Brassic, Offensive Weapon (États-Unis), In Memoriam, Lemovice (France), etc. Au Canada, Blood & Honour est inscrit sur la liste des «entités terroristes » du gouvernement fédéral.

 

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L’entourage d’Atalante entonne la chanson « Sick Society » de Skrewdriver au coin du feu. Charmant.

 

Le Soleil noir est un symbole occulte prisé par les nazis. Il est intégré au plancher de marbre de l’obergruppenführer (salle des généraux) du château de Heinrich Himmler. Il représente 12 runes sig imbriquées autour d’un coeur noir. C’est un motif extrêmement commun dans les courants néonazis et néofascistes, notamment chez les paganistes et écofascistes.

 

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Le militant d’Atalante Sven Côté est bien fier de son tatouage de Soleil noir.

 

Le militant d’Atalante Mathieu Bergeron, en rouge, donne le salut nazi. Derrière, au centre, Gabriel Drouin, aussi membre d’Atalante.

 

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Les militants d’Atalante Gabriel Bolduc et Quentin Pallavicini s’agitent mutuellement à coups de saluts nazis.

 

Le totenkopf, littéralement « tête de mort », est l’emblème de la division des SS responsable des camps de la mort. Il est fort courant dans les milieux néonazis, et il est régulièrement d’usage pour cacher l’identité de militant-e-s d’extrême droite. Ici, un militant d’Atalante produit une bannière pour un collage.

 

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Les références au nazisme sont très nombreuses dans l’entourage d’Atalante. Olivier Gadoury, membre des Québec Stompers et proche d’Atalante, a l’inscription « Arbeit Macht Frei » tatouée sur l’avant bras. C’est le motif inscrit sur le portail du camp d’extermination nazi d’Auschwitz.

 

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En plus des groupes de « rock anticommuniste » (RAC) déjà mentionnés, l’entourage d’Atalante est friand de groupes de National Socialist Black Metal (ou NSBM, un sous-genre nazi du black métal). De gauche à droite : Sven Côté porte un chandail du groupe NSBM français Baise ma Hache; Louis Fernandez se compare à Jeanne d’Arc(!); Raphaël Lévesque porte un t-shirt du groupe RAC étatsunien Brassic; Renaud Lafontaine porte un t-shirt du groupe québécois Forteresse (dont le chanteur était aussi membre d’un band nazi); et Étienne Mailhot-Bruneau porte un t-shirt du groupe RAC romain, Bronson.

 

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Le t-shirt du militant d’Atalante à Montréal, Quentin Pallavicini, est une allusion « comique » aux lynchages perpétrés par le KKK.

 

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GTFO les fachos

Les idéologues d’Atalante aimeraient que la population accepte sans broncher le récit fantasque voulant que cette organisation ne soit rien d’autre qu’un organisme de bienfaisance au service des démuni-e-s. Malheureusement pour eux et elles, nous ne sommes pas dupes et n’avons pas l’intention de les laisser berner la population.

Les personnes de bonne foi qui désirent se rendre utiles dans leur communauté peuvent assez facilement trouver des organismes à qui donner leur temps ou leur argent pour venir en aide aux personnes les plus défavorisées, notamment aux personnes en situation d’itinérance et/ou en difficulté économique, et ce, sans se prêter au jeu d’une bande de cryptonazis en manque d’attention.

À Québec le Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ) affiche un répertoire d’organismes et de services, dont plusieurs invitent et accommodent l’action bénévole des membres du public. À Montréal, le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) et ses membres offre une grande diversité de services.

Et quant aux fachos qui traînent leurs carcasses livides dans nos rues pour distribuer quelques sandwiches, il n’est jamais trop tard pour commencer à faire le ménage qui s’impose…